Les gens d’affaires prospères savent qu’un dollar d’économisé vaut davantage qu’un dollar de gagné. Eh bien, on devrait envisager sous le même angle la gestion des risques liés à la sécurité en milieu agricole. Car une perte évitée vaut davantage qu’une production accrue.

Pour aider les producteurs à gérer les risques de l’entreprise qui sont liés à la sécurité, l’Association canadienne de sécurité agricole (ACSA) a mis au point un outil de gestion appelé Plan de SécuriFerme Canada. Le Plan de SécuriFerme Canada de base peut être téléchargé sans frais à partir du site www.jemengage.ca.

Le Plan de SécuriFerme Canada appuie le thème de la campagne canadienne sur la sécurité à la ferme « La prévention à la ferme : je m’y engage! », qui s’échelonne sur trois ans. En 2012, l’accent a été placé sur la sécurité, et notamment sur l’évaluation, l’amélioration et la mise au point de systèmes de sécurité. En 2011, la campagne était axée sur l’exploitation agricole, plus précisément sur la mise en œuvre de la planification, la documentation et la formation. En 2010, la campagne encourageait la planification, avec des tournées d’inspection et des plans de sécurité.

La campagne de cette a été lancée à l’occasion de la Semaine canadienne de la sécurité en milieu agricole, et s’est déploié durant toute l’année. La Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) et l’ACSA dirigent les activités de la Semaine en collaboration avec Financement agricole Canada (FAC) et Agriculture et Agroalimentaire Canada, par l’entremise de Cultivons l’avenir, une initiative des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux.

« Le Plan de SécuriFerme Canada est un excellent outil pour aider les agriculteurs canadiens à prendre en main la sécurité dans leur exploitation de façon à éviter les risques », soutient le directeur général de l’ACSA, Marcel Hacault. « C’est un document vivant, qu’il est facile d’adapter à n’importe quel type d’exploitation agricole au Canada. »

« L’agriculture est importante et la sécurité occupe une place prépondérante dans l’engagement de FAC envers l’industrie, déclare Rémi Lemoine, vice-président exécutif et chef de l’exploitation à FAC. Il s’agit d’une excellente initiative et nous encourageons tous les producteurs à dresser un plan de sécurité afin de veiller non seulement au succès à long terme de leur exploitation, mais aussi à la sécurité des personnes qui leur sont proches – les membres de leur famille et leurs employés. »

La gestion du risque englobe quatre types de risques liés à la santé et à la sécurité qui pèsent sur l’exploitation agricole : la poursuite, la perte financière, la perte de marchandise et la perte de ressources humaines.

Une poursuite est une action en justice qui peut se faire à trois niveaux : le réglementaire, le civil et le criminel. La poursuite en matière réglementaire renvoie à un règlement provincial sur la santé et la sécurité au travail qui, en cas d’incident, oblige le propriétaire-exploitant de l’entreprise à prouver que toutes les mesures de prévention possibles ont été prises. Une action au civil peut être prise par la partie lésée si elle estime que l’employeur n’a pas fait le nécessaire pour créer un milieu de travail sécuritaire. Quand à la responsabilité criminelle, elle établit les obligations juridiques en matière de santé et de sécurité au travail et peut être assortie de sanctions en cas de violation entraînant une blessure ou un décès.

La perte financière est le deuxième risque couru par l’entrepreneur. Selon les calculs effectués dans le cadre du programme Surveillance des blessures dans le secteur agricole au Canada, le coût moyen d’un accident en milieu de travail est de 275 000 $ en cas de décès, de 143 000 $ en cas d’invalidité permanente, de 10 000 $ pour les blessures nécessitant une hospitalisation et de 700 $ pour celles qui n’en nécessitent pas. Un accident peut aussi causer des milliers de dollars de dommages matériels (machines, propriétés, etc.).

La perte de marchandise est le troisième risque couru par l’entrepreneur. Tout dépendant de la nature de l’accident, il peut s’agir d’une perte de bétail, de récoltes, de bâtiments ou de productivité, d’un  temps d’arrêt ou du dépassement du moment optimal pour la plantation ou la récolte, par exemple.

Enfin, la perte de ressources humaines représente un risque considérable pour toute entreprise agricole. Outre la douleur physique et la souffrance morale de la personne touchée, la perte de RH peut avoir un impact significatif sur le bien-être des employés en raison de la surcharge de travail qu’elle occasionne, de la nécessité de recruter et de former un remplaçant, sans compter les formalités administratives et éventuellement juridiques dont il faut s’acquitter suite à l’accident.

Un peu de planification de la gestion du risque peut contribuer passablement au succès d’une exploitation agricole.