New Energy Frams (NEF) de Leamington en Ontario dirige la création de fourrages spéciaux de biomasse et d’un créneau de produits. « NEF est une entreprise dérivée d’une occasion qui, au début, visait à trouver à long terme du fourrage pour chauffer les serres de notre ferme », explique Dean Tiessen, président de NEF et propriétaire de Pyramid Farms. « En raison des coûts élevés de l’énergie et des intrants, notre famille devait trouver une source énergétique qui à long terme serait rentable et écologique. NEF a été créée pour évaluer et exploiter certaines des possibilités que nous étudions. »

NEF a commencé par étudier le miscanthus et a étendu ses recherches vers d’autres espèces de biomasse, comme la canne à énergie, la canne de Provence, l’herbe à éléphant, la panic raide et le brome cathartique. « Nous continuons de recevoir d’importants investissements et d’avoir un solide programme de sélection pour la production commerciale de miscanthus, et nous avons une des gammes les plus complètes de germoplasmes au monde », mentionne M. Tiessen. « NEF détient des sélectionneurs en Allemagne, au Canada et tout récemment aux États-Unis qui travaillent sur l’étude du miscanthus. Nous utilisons ce modèle pour travailler avec des tiers et des entreprises afin d’élargir leur génétique et de les introduire sur le marché. »

Même si NEF participe à la chaîne de valeur au complet, de l’étude de la génétique aux technologies de conversion, la priorité consiste à aider les producteurs primaires à obtenir ces végétaux et à les semer dans leurs champs. « Les investisseurs ont investi du côté de la génétique et des technologies de conversion excitantes, mais nous avons repéré un grand vide au milieu de la chaîne de valeur, que représente la culture », explique M. Tiessen. « Notre but premier concerne la création de nouvelles technologies et de nouveaux systèmes afin d’établir ces cultures de manière rentable et à l’échelle. Le deuxième consiste à orienter cette même nouvelle entreprise de fourrage spéciale de biomasse et à mettre en place un système de gestion de l’approvisionnement. »

Lancement d’un nouveau programme de gestion en 2012

NEF a créé une coentreprise avec l’entreprise informatique « Muddy Boots » afin de personnaliser un système de gestion des fourrages de biomasse. « Muddy Boots avait initialement créé le programme pour aider les agriculteurs et les consultants dans la gestion des activités quotidiennes de l’agriculture moderne, et elle s’est diversifiée en créant un programme d’approvisionnement, des systèmes de validation environnementale et autres », explique M. Tiessen. « Nous travaillons avec eux pour le lancement d’un nouveau programme en 2012 qui aidera la chaîne de valeur à gérer l’approvisionnement de biomasse. »

NEF souhaite offrir des outils qui serviront à toute la chaîne de valeur de producteurs, de revendeurs et d’utilisateurs finaux. L’objectif consiste à aider les agriculteurs et les propriétaires fonciers à produire des fourrages de culture énergétique et d’effectuer des transactions avec les utilisateurs finaux. Le système informatique couvre toute la chaîne de valeur, y compris la science des cultures, la prédiction, le recouvrement et la logistique des récoltes, les transactions directes des fourrages, les audits sur la durabilité et la perception des redevances.

« Notre objectif principal du côté des producteurs primaires concerne la mise en place de mesures efficaces par l’entremise de la collecte de données afin d’améliorer ces cultures et la productivité pour approvisionner les utilisateurs finaux », poursuit M. Tiessen. « Les cultures spéciales de biomasse n’en sont qu’à leurs débuts, tout comme les cultures traditionnelles l’étaient il y a des années, avec des fluctuations considérables de la production locale. De nos jours, la culture du maïs dans un rayon de 80 km par exemple procure en principe un rendement variant au plus de 10 %, à moins qu’une catastrophe ne survienne. En revanche, dans le cas de ces nouvelles cultures spéciales de biomasse, comme le miscanthus et la panic raide, on observe de grandes variations des rendements allant jusqu’à 40 % et 50 % dans une même région. »

NEF a créé cette plateforme de gestion informatique pour permettre la collecte de données et les communications, et les premiers essais ont démontré une augmentation de la production totale allant jusqu’à 20 % simplement grâce aux possibilités agricoles. Ces cultures de biomasse se font sur des terres peu productives ou excédentaires, la différence peut donc être encore plus importante. En cultivant des terres peu productives, il n’y a pas d’incidence sur la production alimentaire.

Saisir les occasions

M. Tiessen est sûr que les possibilités pour les cultures spéciales de biomasse se multiplient et que cette avenue sera plus économique que le solaire ou l’éolien à long terme. « Nous avons observé plus de transactions dans le marché du fourrage de biomasse au cours des six derniers mois que nous en avons vu au cours des nombreuses années passées », mentionne M. Tiessen. « Même si les biocarburants représentent une grande occasion, ce créneau unique contient une variété de produits comme les fibres, les matériaux de construction, les produits chimiques et plastiques, les nouvelles technologies et les crédits environnementaux. »

Pour les agriculteurs qui par exemple utilisent le miscanthus, le coût des effectifs est d’environ 500 $ par acre s’ils effectuent le tout eux-mêmes, ou entre 800 $ et 1 000 $ par acre s’ils font affaire avec un fournisseur de services. « Ce sont des coûts non récurrents pour un peuplement qui devrait produire pendant au moins 30 ans ou plus », explique M. Tiessen. « Aujourd’hui, nous obtenons en moyenne 130 $ par tonne de biomasse et les rendements sont d’environ dix tonnes par acre, ce qui signifie 1 300 $ par acre moins 200 $ par acre pour le travail ou 1 100 $ par acre de revenu net. Rien d’autre sur le marché en Ontario n’est comparable d’un point de vue de montant net en dollars en ce moment. Dans l’ensemble, les cultures spéciales de biomasse renouvelable ont été économiques pour mon exploitation. »

Pour les investisseurs et les utilisateurs finaux à la recherche d’installations, les priorités doivent être mises sur les régions géographiques qui ont des politiques gouvernementales et des crédits environnementaux, des infrastructures et des terres disponibles pour la production et des producteurs souhaitant cultiver ces cultures. Ceci fait des endroits comme l’Ouest canadien des emplacements uniques qui comprennent des terres propices et disponibles et des résidus sous-utilisés qui peuvent être utilisés au moment de la transition vers les cultures spéciales.

« Le futur combinera les cultures spéciales de biomasse, les cultures annuelles et les résidus de culture qui aideront à définir à long terme le processus d’approvisionnement de fourrage », précise M. Tiessen. « Finalement, la transformation de biomasse au Canada augmentera le nombre d’emplois et la variété de produits finis pour la vente ou l’exportation. La production, la technologie et l’industrie évoluent, et nous croyons qu’il y a un avenir à long terme pour la production et la conversion de fourrage spécial de biomasse ainsi que des marchés viables pour ces produits. »