SWEABURG, ON – Trois ans après avoir parlé à Gestion agricole Canada, l’éleveur de chèvres du comté d’Oxford, Ian Mayberry, se souvient avec fierté d’une réalisation très importante au cours de cette période.

« Mon principal objectif visait à obtenir un bilan de santé parfait pour nos chèvres, » dit-il. « Cela a été accompli et maintenant, en plus d’améliorer le niveau de production, je veux également classifier les animaux.  Le travail n’est pas réellement plus facile, mais grâce à une certaine aisance financière, nous voulons également concentrer davantage d’efforts à rembourser la dette. »

Après avoir grandi à la ferme laitière et de cultures commerciales de ses parents, David et Kathryn, du comté d’Oxford, Ian a toujours su qu’il travaillerait dans le secteur agricole. En 1997, ses parents ont vendu les vaches et ont commencé à réduire progressivement les activités de leur exploitation.
Ian, qui vivait à ce moment dans la région de Melbourne en Australie, était camionneur. En 1999, il épousa sa petite amie australienne, Vicki, et quatre ans plus tard, ils déménagèrent au sud-ouest de l’Ontario. Ian était prêt à devenir producteur, il a donc repris l’exploitation de ses parents à proximité de Sweaburg.

« La naissance de notre fils, Hayden, a été l’élément déclencheur de notre retour au Canada, » dit-il. « Mes parents avaient mentionné connaître une personne qui possédait des chèvres laitières. J’avais évoqué d’autres idées, mais l’occasion parfaite s’est présentée ».

« En mars 2005, cette personne voulait vendre son jeune troupeau caprin, nous l’avons donc acheté et nous avons commencé à traire les chèvres ». En rétrospective, je suis très content du choix. L’industrie porcine vivait une période tumultueuse.

« Nous sommes arrivés à la maison le 19 mai 2003, quelques jours avant la découverte d’une vache de l’Alberta atteinte d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Lorsque nous avons commencé, l’industrie caprine était peu développée, il n’y avait pas vraiment d’importation ni d’exportation d’animaux. Pour ceux d’entre nous qui voulaient tout simplement produire du lait, la maladie a eu peu d’impact ».
En 2003, Ian et Vicki ont commencé leur exploitation sur environ 200 acres où le maïs, le blé et les haricots représentaient la principale culture commerciale. Lorsque Ian a parlé à GAC en septembre 2009, ce dernier a indiqué que sa conjointe et lui trayaient environ 125 bêtes et possédaient 125 autres en remplacement.  En plus d’aider Ian, Vicki travaillait également à temps partiel chez un omnipraticien de la région, le docteur Thomas Mayberry.

Leur fils Hayden avait alors six ans, sa sœur, Kate, seulement quatre.
Pendant les trois années suivantes, un important problème de santé, qui devait être réglé de façon ordonnée, a exigé toute l’attention de Ian.

« C’est une longue histoire, » indique Ian. « Les chèvres étaient atteintes d’un type d’arthrite qui touche leurs articulations ainsi que leurs poumons.  Cette maladie peut causer une pneumonie et nuire à leur pis.  Elle réduit radicalement la production de lait voire l’arrêter complètement.
« Lorsque nous avons commencé le travail, nous avons épargné une partie de nos coûts de production et nous allouions quelques sous par litre à l’amélioration du troupeau. Nous avons eu recours à de nombreuses inséminations artificielles et une fois satisfaits des résultats, nous avons décidé de nous débarrasser de l’arthrite qui touchait désormais les troupeaux caprins partout en Ontario ».
L’an dernier, leur ferme avait au total près de 270 animaux en lactation.
« Nous retirions les chevreaux de leur mère à la naissance pour les nourrir de lait artificiel sur une autre ferme, » poursuit Ian. « Ceci dans le but d’éliminer la maladie qui se transmet par le lait de la chèvre. Les chevreaux ont été élevés sur une autre ferme pendant près de dix-huit mois ».

« Ce printemps, nous avons vendu tous les animaux de la ferme, nous l’avons nettoyée et nous y avons amené le nouveau troupeau.  Nous avons commencé la traite d’environ 85 chèvres il y a six semaines seulement. Nous avons 140 autres bêtes de remplacement ».
Nous sommes très satisfaits des résultats, le troupeau est en santé, un bon signe pour l’avenir de l’exploitation.

« Nous voulons augmenter le nombre de bêtes progressivement jusqu’à 200, » ajoute Ian. « En fonction des niveaux de production, une seule personne peut s’occuper de 200 bêtes. Vicki travaille toujours à l’extérieur, mais elle m’aide également le matin et l’après-midi ».
« Une jeune fille nous aide en soirée les mercredis et les vendredis, je peux ainsi passer un peu de temps avec ma famille. Kate a maintenant 7 ans, elle aime tous les animaux avec lesquels elle entre en contact, par contre Hayden, 9 ans, ne s’intéresse pas vraiment à la ferme. Il est peut-être un peu tôt pour dire ce qu’ils feront à l’avenir ».

Alors que les principales cultures commerciales n’ont pas changé, le nombre d’acres est passé de 200 à plus de 300.

Les parents d’Ian ont pris leur retraite, mais ils sont toujours des participants importants de la Banque canadienne de grains. Son père est également le maire de Southwest Oxford.
Ian mentionne que la commercialisation du lait cru est relativement facile.
« Nous faisons partie de la Ontario Dairy Goat Co-operative, » dit-il. « La coopérative s’occupe de la mise en marché et je siège également au conseil d’administration ». Lorsque vient le temps de vendre le lait cru, de nombreux transformateurs l’utilisent pour la fabrication de produits comme le fromage ou la glace.

« Toutefois le développement d’autres produits comme le yogourt est très difficile, car vous devez négocier directement avec les distributeurs et les représentants des épiceries. C’est un engagement important pour les agriculteurs, la coopérative nous aide vraiment. La coopérative vend le produit, elle indique la quantité de lait dont elle a besoin et combien de litres elle peut vendre ».
« Au cours des dernières années, la demande de lait de chèvre a augmenté de 5 à 15 pour cent, nous sommes très contents de l’orientation du marché ».

Que pensez-vous de la décision initiale en 2003 de devenir des éleveurs de chèvres?
« Cela a été une bonne décision, » mentionne Ian. « C’est un style de vie sensationnel et nous sommes très contents d’avoir géré avec succès le problème de santé. Il faut être patient, mais l’effort en vaut la peine ».