SEAFOAM (NOUVELLE-ÉCOSSE) – Dave et Suzy Belt n’ont pas grandi dans une communauté agricole, mais cela n’a pas empêché le couple d’entrepreneurs d’aller de l’avant en mettant sur pied une entreprise agricole commerciale unique il y a huit ans.
« Mes grands-parents étaient propriétaires d’une entreprise laitière et de bœufs dans le Midwest, j’ai donc passé des étés à aider à prendre soin du bétail », mentionne Dave. « J’avais donc une certaine expérience en agriculture, bien que mince. »
Provenant d’une famille militaire, il a étudié à l’Université du Colorado à Boulder, a eu une courte carrière en enregistrement à Shining Eagle Records et a servi activement dans l’armée pendant 22 ans. Suzy et lui se sont rencontrés alors qu’ils étaient en service à Denver au Colorado, et ils se sont mariés en 1985.
Suzy vient du clan MacAulay en Nouvelle-Écosse et elle a obtenu un diplôme de l’Université de Syracuse avant de servir huit ans dans l’armée. Elle est ensuite devenue une mère enseignante, éleveuse et professeure des arts textiles à temps plein.
Ils ont toujours représenté un exemple de diversité. Dave et Suzy étaient des animateurs à la radio locale KWUF 106.3 FM à Pagosa Springs au Colorado. Ils étaient aussi des éleveurs d’alpagas à temps plein et ils s’occupaient d’un site touristique local nommé Echo Mountain Alpacas.
Après avoir quitté l’armée en 1998, Dave est devenu éditeur en chef de l’Alpacas Magazine, la revue consacrée à l’alpaga la plus importante et la plus lue au monde, un poste qu’il a occupé pendant treize ans.
En 2004, le besoin de se rapprocher de leur famille encouragea les Belt à déménager en Nouvelle-Écosse. Ils ont exploité une boutique d’aliments gourmets et de laines appelée Sunrise Mercantile à Tatamagouoche où ils servaient du café pendant sept ans avant de se réorienter vers la production de lavande à la ferme familiale à Seafoam.
Aujourd’hui, Dave, Suzy et leurs enfants Kiva-Marie et Collin sont propriétaires et exploitants de Seafoam Kavender Farm Ltd.
« C’est en 2004 qu’un rhume des foins et des engagements familiaux nous menèrent à ventre notre bétail et chercher une entreprise horticole », explique Dave. « Bien que nous n’avions aucune formation précise en horticulture, nous avions été des jardiniers passionnés depuis des années et nous avons découvert que les techniques de jardinage amateur jumelées aux années passées en affaires se transféraient bien au lancement d’une nouvelle exploitation commerciale de lavande.
« Aucun de nous n’était attiré par la vie en ville et nous avons toujours souhaité vivre en campagne. Nous avons réalisé que nous devions faire plus que juste élever le bétail ou cultiver les plants pour vivre; nous nous sommes rapidement diversifiés vers les autres services connexes. »
Suzy et sa fille sont devenues des artisanes du textile, elles ont ouvert une boutique de laine à la ferme et donné des cours sur l’art textile à la ferme et à d’autres endroits partout au Canada et aux États-Unis. Pendant ce temps, Dave effectuait les tâches requises pour faire marcher l’Alpacas Magazine.
« Aujourd’hui, l’entreprise compte 124 acres dont la moitié est recouverte de terre à bois, de marécages et d’étangs », mentionne Dave. « Le reste constitue la terre agricole. Nous utilisons actuellement seulement six acres pour la production de lavande, le reste est en jachère pour le moment. La terre glaise a nécessité un amendement considérable de sable et de chaux afin de la rendre cultivable pour la lavande.
« À temps plein toute l’année, c’est seulement Suzy et moi. Un de nous se rend au marché du port maritime d’Halifax alors que l’autre fabrique les produits. Pendant l’été, nous ouvrons la ferme au public tous les jours de la semaine et nous avons une boutique de lavande à la ferme même. Nous engageons un employé à temps plein pour aider au processus de fabrication, lorsque nous nous préparons aux hautes saisons comme Noël. »
Pendant l’été, leur fils Collin revient à la maison après l’université pour aider à temps plein alors que six employés à temps partiel sont engagés pour aider au sarclage, à la récolte et au service à la clientèle. Grâce à Internet, à leur site Web et leur page Facebook, ils entrent en contact avec des clients potentiels partout dans le monde.
Avoir pignon sur rue au Quai 20 à Halifax (où les bateaux de croisière accostent) a été inestimable pour établir des contacts avec des clients internationaux. En ce moment, ils livrent partout au Canada et aux États-Unis, ainsi qu’en Europe, en Australie et en Extrême-Orient. Les Belt veulent étendre leur distribution, particulièrement aux comptes de gros au Canada et à l’étranger.
Quels sont leurs produits exactement?
« Ils sont répartis en trois vastes catégories », explique Dave. « Ce sont des produits culinaires, d’entretien et pour le soin de la peau. Bien que je ne veuille pas ajouter d’autres catégories, je vois un grand potentiel d’expansion du nombre de variétés de produits dans chacune des trois catégories.
« Nous avons en tout temps au moins cinq à six idées de nouveau produit en développement. Le défi des nouveaux produits consiste à découvrir ce que les clients veulent vraiment ou ont besoin, nous comptons donc énormément sur leurs commentaires verbaux pour orienter nos efforts. Certaines des meilleures idées que nous avons développées provenaient de demandes et suggestions des clients. »
Ils soutiennent avec enthousiasme le projet du gouvernement de la Nouvelle-Écosse THINKFARM, bien que Dave mentionne que ce n’était pas une ressource lorsqu’ils se sont lancés en affaires et qu’ils étaient déjà bien établis lorsque le programme a commencé.
« C’était très cher lorsque nous avons commencé », poursuit-il. « Non seulement nous avons dû acheter 4 000 plants de lavande en plus des 2 000 que nous avons propagés nous-mêmes, nous avons aussi dû faire venir de nombreux camions de sable et de chaux et préparer le sol à la plantation.
« Ensuite, nous avons apporté des améliorations considérables comme la construction d’un centre d’accueil, d’un stationnement, de voies d’accès pour voiture et la signalisation, et plus encore. Nous avons tout financé ceci avec des biens existants et des lignes de crédit. En ce qui concerne notre âge, Suzy est à la fin de la quarantaine et je suis en début de cinquantaine… mais on n’est jamais trop vieux pour démarrer une nouvelle entreprise agricole.
« Nous trouvons que le travail physique est moins difficile avec les plants qu’avec les animaux. Toutefois, il n’est pas sans dire que l’horticulture soit sans labeur, surtout en exploitant une ferme biologique comme la nôtre où nous effectuons tout, du sarclage à la récolte, à la main. »
Pour ce qui est du succès, Dave dit que les ventes ont doublé chaque année d’une année à l’autre. Il ajoute toutefois qu’il y a d’autres barèmes pour mesurer le succès, comme d’être heureux et d’avoir une satisfaction personnelle depuis les huit dernières années.
« Nous habitons à la mer, possédons une belle entreprise de lavande, passons nos étés à l’extérieur au grand air et nos hivers emmitouflés à l’intérieur au chaud et nous avons littéralement des milliers de clients satisfaits partout dans le monde », dit-il. « Qu’est-ce qu’une famille peut demander de plus? »
Pour ce qui est des autres qui veulent se lancer en agriculture, il propose d’être « ingénieux et concentrés sur ce qu’ils possèdent déjà, sur la manière de maximiser leurs biens afin de générer des revenus tout en minimisant l’incidence de ce qu’ils n’ont pas.
« Continuer de mettre l’accent sur les clients et trouver des façons de répondre à leurs besoins. Leur vendre directement le plus possible, par exemple, aux marchés fermiers, à la ferme et d’autres méthodes. Toujours garder un œil sur les finances, faire attention de ne pas dépenser plus d’argent que vous faites.
« Si la ferme ne génère pas assez de revenus pour payer les factures au début, trouver d’autres avenues pour se maintenir à flot jusqu’à ce qu’ils soient suffisants. »
Pour en apprendre davantage, écrivez à [email protected] ou visitez le www.LavenderCanada.com.