Pour Debra Pretty-Straathof, le mois d’août évoque les images suivantes : un troupeau qui paît dans les champs,  le foin de troisième coupe mis en balles et les longs épis minces qui poussent dans les champs de maïs vert foncé. Malheureusement, ses collègues ontariens et elle ont subi les caprices de Dame Nature. En effet, les quelques millimètres de pluie tombés cet été étant insuffisants, le maïs a poussé tardivement ou brûlé. Par conséquent, plusieurs ont fait les foins une seule fois, et le foin récolté en novembre dernier sert à l’heure actuelle à nourrir les troupeaux. La sécheresse de 2012 résulte du manque de pluie. Par ailleurs, Mme Pretty-Straathof qualifie la saison de croissance de « désastre ». « Les bovins sont expédiés à l’abattoir, et les experts en sinistres ont entamé l’évaluation des dommages. » Le processus étant en cours, Mme Pretty-Straathof ne se risque pas à estimer les pertes. Le chef de file du secteur agricole du comté de Renfrew a affirmé que tous les dommages subis par les producteurs agricoles doivent être évalués et documentés, dans l’espoir que ces mesures accéléreront l’octroi de fonds en vertu du programme Agri-stabilité, du programme Agri-relance et de l’assurance-récolte. Le fondateur des programmes « Hay West », dans le cadre desquels des producteurs agricoles de l’est du Canada ont chargé des trains en direction de l’ouest du pays pour aider les producteurs touchés par la sécheresse, étudie actuellement l’idée de mettre sur pied un programme inverse. « Hay East figure parmi les idées proposées par Wyatt McWilliams et un comité composé de producteurs agricoles locaux », a fait savoir Mme Pretty-Straathof.

Quant à Lyndsey Smith, éditrice en chef de RealAgriculture.com, le terme « variabilité » décrit bien l’état des cultures dans l’Ouest canadien. La journaliste de Winnipeg a déclaré que de nombreux producteurs agricoles manitobains souhaitent que la pluie s’abatte sur la province afin de contribuer au remplissage du grain. La situation est tout autre dans la région d’Interlake. En effet, Mme Smith a déclaré que la pluie ne cessant pas de tomber, trouver du foin constitue un défi pour les éleveurs d’animaux de ferme, « en particulier à cause de la sécheresse aux États-Unis et de la demande pour le foin ». Elle a fait savoir que de nombreux producteurs agricoles entreposent leur foin en prévision de l’hiver, puisqu’ils craignent qu’il n’y ait plus de foin au début de la nouvelle année. « Seul l’avenir nous le dira. » Les orages survenant les uns après les autres, l’ensemencement n’a pas été effectué à certains endroits. De plus, la pluie combinée à la chaleur accroît énormément les risques de maladies. « Le sclérotinia préoccupe de plus en plus les producteurs de canola, et il découle principalement d’une grande quantité de pluie mêlée à une canicule », selon les dires de Mme Smith. De plus, elle a affirmé que certaines cultures de canola ayant été mises en andains, quelques journées sèches permettraient de semer les cultures. En Alberta, selon Mme Smith, « les cultures poussaient normalement, et dans certains cas, elles atteignaient des tailles démesurées; puis, la grêle a commencé à tomber ».  Les orages de grêle qui se sont déchaînés les uns après les autres en Alberta mettent actuellement en péril les cultures les plus avancées. De plus, à son avis, les producteurs qui les ont évités obtiendront probablement une récolte abondante. En revanche, ceux qui se trouvaient sur leur trajectoire auront moins de chance : « en raison des grêlons de la taille de balles de golf, les champs ne contiennent désormais que des tiges ».
Dans l’est du Canada, la croissance se déroule comme prévu. « Au Cap Breton, le maïs pousse en abondance, a déclaré Adam Bungay, producteur. Il a connu une croissance hâtive, la barbe d’épi ayant apparu à la fin juillet. Une telle année nous réjouit après l’année 2011, au cours de laquelle la pluie ne cessait pas ». Dans le reste de la Nouvelle-Écosse, selon M. Bungay, les températures ont été extrêmement clémentes, contribuant ainsi à la croissance accélérée du maïs à ensilage. Il a également constaté que les producteurs agricoles poursuivent la culture du foin et en sont à leur deuxième ou troisième coupe. Ces résultats révèlent que les troupeaux auront suffisamment de nourriture pendant tout l’hiver.
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