Lakeside Dairy détourne 1 200 tonnes de cloisons sèches des dépotoirs afin de réduire son empreinte environnementale et d’améliorer la pérennité des sols.

L’utilisation de cloisons sèches pour le compostage et la litière n’est probablement pas la première chose à laquelle on pense lorsqu’il est question de durabilité au sein des fermes laitières. C’est pourtant ce que de plus en plus de producteurs laitiers font pour réduire leur empreinte environnementale, tout comme Jeff Nonay, président de Lakeside Dairy, une exploitation agricole de 170 bovins située près de Legal, en Alberta.

« Tout a commencé par un projet de compostage qui utilisait du phosphogypse provenant de l’usine d’engrais d’Agrium, à Fort Saskatchewan, explique M. Nonay.  De là, on en est venu à utiliser des cloisons sèches recyclées et détournées des dépotoirs. »

Selon Alberta Environment, pour chaque nouvelle maison bâtie en Alberta, environ une livre de cloisons sèches est rejetée. Pour une maison de 2 000 pi2, cela signifie donc qu’environ une tonne de cloisons sèches se retrouve dans les dépotoirs. Ainsi, les prévisions de 30 000 nouvelles maisons construites en Alberta en 2012 se traduisent, en terme de poids, par l’équivalent d’un bateau de croisière encombrant les dépotoirs, où l’espace est précieux. La présence de sulfate dans les dépotoirs contribue également à la production de sulfure d’hydrogène.

M. Nonay utilise les cloisons sèches recyclées de deux façons. Il mélange de la cloison sèche broyée avec des copeaux de bois pour produire de la litière. La cloison sèche broyée est achetée auprès d’un fournisseur de l’Alberta qui obtient ses matériaux de la Colombie-Britannique. Le mélange ainsi créé est efficace pour garder les stalles sèches et réduire la quantité de copeaux de bois utilisée.

Récemment, il a également commencé à inclure des panneaux de cloison sèche dans ses piles de compost de paille.  Les panneaux sont mélangés avec de la litière, du fumier et de la litière de volaille provenant d’une exploitation agricole voisine.  Les panneaux sont broyés lorsque le compost est mélangé par un composteur mécanique. M. Nonay estime que le pourcentage idéal de gypse dans le compost est de 15 %.

« On obtient des retailles provenant d’une entreprise locale spécialisée en recyclage commercial de cloisons sèches, dit M. Nonay.  Il s’agit d’une source gratuite de gypse, mais je fais preuve de prudence et je vois à ce que les retailles soient propres pour ne pas mettre la santé des animaux en danger.  Je n’ai jamais vu de vis dans les retailles que nous obtenons alors je suis satisfait de la qualité. »

Meilleur pour les vaches laitières, l’environnement et la production agronomique

M. Nonay explique que le fait davoir recours à des services professionnels dans tous les secteurs d’activités de son exploitation lui procure non seulement des idées mais des informations de premier ordre. Il en va de même pour ce projet de compostage, étant donné que l’agronome employé par M. Nonay joue un rôle clé dans la maximalisation des avantages procurés par le projet. Le gypse absorbe d’abord l’humidité et crée un environnement plus sec dans le paquet. Cela défavorise la multiplication des populations de mouches et réduit la diffusion des bactéries, ce qui favorise un environnement plus sain pour les animaux. La réaction chimique entre le soufre contenu dans le gypse et l’ammoniac contenu dans les excréments d’animaux diminue la perte d’azote dans l’air, augmente la valeur du fumier en tant que source d’engrais future et augmente la qualité de l’air.

Des recherches ont démontré que le sulfate contenu dans les cloisons sèches diminue le pH du fumier, contribuant à stabiliser l’ammoniac pour réduire de jusqu’à 90 % les émissions d’ammoniac et de GES; l’équivalent de 3 000 tonnes de CO2 par année.

Une fois le compost appliqué au sol, la valeur agronomique ajoutée provient d’un plus haut contenu en azote ainsi que d’un meilleur apport d’éléments nutritifs, de calcium et de sulfate. Environ 80 % des besoins de l’exploitation agricole en matière d’engrais sont comblés par le programme de compostage.

« Le compostage des cloisons sèches comporte une certaine dose de travail.  Cela demande des efforts, des essais et des erreurs afin de trouver le bon mélange de compost pour la litière et le compostage, dit M. Nonay, mais les avantages en matière d’agronomie et de durabilité sont indéniables. »

Légende :  « La durabilité est synonyme de prospérité sur notre exploitation parce qu’elle est profitable, dit Jeff Nonay. Les pratiques qui ont les plus grands impacts n’exigent pas un fort investissement de capital et elles génèrent des économies immédiates, tant au niveau des finances que de la main d’oeuvre, pavant la voie à des possibilités d’avenir. »

 

Contact :

Jeff Nonay

Tél. : 780-777-2950

Courriel : [email protected]

 

Sites Web :

http://www.lakesidedairy.com/

http://www.albertamilk.com/

http://www.dairyfarmers.ca