Le Dr Steven Newsmaster, du Biodiversity Institute of Ontario de l’Université de Guelph, utilise un procédé de codage de l’ADN par code à barres à la fine pointe de la technologie afin de pouvoir identifier efficacement les différents types de mauvaises herbes. Ces mêmes techniques d’identification de l’ADN, que l’on voit souvent dans les séries policières, aident les experts en mauvaises herbes à concevoir de meilleurs outils afin d’aider les agriculteurs, les inspecteurs des mauvaises herbes et les agronomes à traquer les mauvaises herbes.

« Notre objectif est d’établir des profils d’ADN pour les espèces de mauvaises herbes que l’on trouve en Ontario, dit M. Newmaster. Cette information nous aidera à créer un outil d’identification rapide et économique. »

Le Biodiversity Institute comprend le Canadian Centre for DNA Barcoding ainsi que le BioHerbarium, en plus des départements de recherche Insect Collection et Experimental Ecosystems du Collège d’agriculture de l’Ontario. L’Institut cherche à mieux comprendre les espèces et les écosystèmes que l’on trouve en Ontario dans le but de mieux protéger la biodiversité.

L’une des difficultés que présente la lutte contre les mauvaises herbes est qu’une mauvaise herbe qui est facile à identifier n’est pas nécessairement facile à combattre. Ainsi, l’application d’un herbicide pourrait ne pas contrôler les mauvaises herbes ciblées, ce qui aurait comme conséquence d’accroître les prix et la pression sur l’écosystème. Le codage de l’ADN par codes à barres garantira une identification exacte et aidera aussi à observer les tendances liées à la distribution des mauvaises herbes à l’échelle de la province.

Le projet de codage par codes à barres pourrait aussi aider à l’évaluation des problèmes de mauvaises herbes en dehors de la saison de végétation. Par exemple, le prélèvement de carottes de terre pourrait servir à analyser les mauvaises herbes annuelles et vivaces trouvées dans un champ. On pourrait également examiner les balles de foin et les produits d’ensilage afin de détecter la présence d’une plante toxique dans les échantillons.

Recherché : vos mauvaises herbes

Afin d’élaborer son outil d’identification d’ADN par codes à barres, M. Newmaster doit d’abord prélever des échantillons de mauvaises herbes pour ensuite les identifier et cartographier leur ADN. À cette fin, il demande aux agriculteurs et aux agronomes d’envoyer des échantillons de mauvaises herbes au Biodiversity Institute aux fins de construction de la base de données. Les mauvaises herbes peuvent provenir des champs ou en bordure de ceux-ci; M. Newsmaster est particulièrement intéressé par les spécimens difficiles à identifier. Il en fera l’identification gratuitement, mais les échantillons doivent lui être envoyés. Le programme est en vigueur jusqu’à la gelée des sols.

M. Newmaster précise que les échantillons doivent être reçus dans les trois semaines suivant leur prélèvement. Ils doivent être placés entre des feuilles de PAPIER JOURNAL et pressés sous un certain poids jusqu’à ce qu’ils soient envoyés par la poste. Si l’échantillon est épais ou provient d’une plante grasse, utilisez une plus grande quantité de papier journal. L’objectif est d’aplatir et de sécher le spécimen le plus rapidement possible. Les échantillons placés dans du plastique se retrouvent à l’état de bouillie très rapidement et il est alors impossible de les identifier sans en analyser l’ADN.

Voici les renseignements qui devraient être fournis :

  • Endroit : Latitude et longitude, comté, canton, lot et concession; coordonnées GPS ou description de l’endroit où l’échantillon a été prélevé (p. ex., 500 m à l’est de la jonction de l’autoroute 58 et de la rue Stanley à Ayr, en Ontario).
  • Habitat : Exemple : échantillon trouvé au bout d’un champ de maïs; dans un fossé près d’un champ de tabac; le long d’un cours d’eau; sur la bretelle de l’autoroute. Décrivez le type de sol ou de drainage si vous connaissez cette information (p. ex., petite dépression dans un champ de maïs qui devient inondé lorsqu’il pleut).
  • Quelques photos numériques seraient idéales : un gros plan (de la fleur, du fruit ou de quelques traits distinctifs) et un plan éloigné (de la plante entière). Envoyez les photos par courriel à : [email protected]
  • Commentaires (facultatifs) : Par exemple : spécimen trouvé parmi environ une centaine d’autres plantes du même type; plante unique trouvée parmi d’autres mauvaises herbes; la fleur est orange vif.
  • Date : La date à laquelle vous avez prélevé l’échantillon.
  • Nom et coordonnées : Le nom de la personne qui a prélevé l’échantillon; il est possible d’indiquer plus d’une personne.

Mettez le papier journal aplati entre deux feuilles de carton même si l’échantillon n’est pas totalement sec, puis envoyez-le par la poste à l’adresse suivante : Carole Ann Lacroix, Complexe scientifique de l’Université de Guelph, GUELPH, ON N1G 2W1.

« On a reçu beaucoup d’aide jusqu’à maintenant, dit M. Newsmaster, mais certaines mauvaises herbes sont difficiles à trouver; on en recherche toujours des échantillons. »

Il suggère de communiquer avec Mme Lacroix par téléphone ou par courriel afin de vérifier si une mauvaise herbe en particulier a déjà été répertoriée. Une photo numérique aiderait à accélérer le processus.

« Je dirais que la moitié du temps, l’identification des mauvaises herbes sur le terrain est incorrecte, dit le Dr Newmaster. Le profilage de l’ADN, quant à lui, est toujours exact, ce qui se traduit par une meilleure gestion des mauvaises herbes. »

Coordonnées :
Carole Ann Lacroix
Conservatrice, Bio Herbarium, Université de Guelph
519-824-4120, poste 56444
[email protected]

Sites Web :
http://www.biodiversity.ca/index.html
http://www.ccdb.ca/