Lier les agriculteurs aux élèves favorise la compréhension.
Étant donné que de moins en moins de citadins ont un lien direct avec le monde agricole, la plupart des gens de la ville n’en savent que très peu sur l’agriculture et la production alimentaire. Ainsi, certaines choses comme le bien-être des animaux, l’usage de pesticides et la qualité de l’eau peuvent vite devenir des sujets brûlants entre agriculteurs et habitants de la ville. Afin de tenter de réduire cet écart, on a testé un projet pilote, Friend a Farmer, dans trois écoles durant l’année scolaire 2011-2012. L’organisme Farm & Food Care Ontario (FFCO) a travaillé en collaboration avec le programme Farmers Feed Cities (FFC) dans le cadre de ce projet.
« L’objectif était d’offrir une occasion d’apprentissage aux élèves en établissant une liaison directe entre eux et des agriculteurs, » explique Heather Hargrave, coordonnatrice de projets pour FFCO.
Le programme Friend a Farmer est basé sur un programme américain intitulé Provider Pals. Cette initiative populaire a été lancée en 1998 par Bruce Vincent, un ouvrier forestier du Montana qui a donné une conférence lors de l’assemblée générale annuelle de FFCO il y a plusieurs années. Le programme Provider Pals a été établi afin d’éduquer les élèves sur l’exploitation forestière. Il s’agit maintenant d’un programme d’échange culturel national qui fait la liaison entre des salles de classe urbaines ou rurales et des agriculteurs, éleveurs, mineurs, ouvriers forestiers, ouvriers pétroliers et pêcheurs commerciaux.
« Son discours était très inspirant et notre conseil d’administration nous a demandé de concevoir quelque chose de similaire pour l’Ontario, » dit Mme Hargrave.
Le projet pilote Friend a Farmer a été appliqué dans trois écoles : une classe de biologie du secondaire quatre à Oshawa, une classe de troisième année à Kitchener et une de sixième année à Windsor. Chaque classe a été jumelée à un agriculteur de leur région.
Il revenait aux classes et aux agriculteurs de décider où et comment se joindre. À Windsor, la classe de sixième année a été jumelée à un producteur de céréales de Wheatley, lequel a visité l’école plusieurs fois et a également correspondu avec les élèves par courriel. Ces derniers sont allés visiter son exploitation agricole en juin et ils ont eu l’occasion d’en apprendre plus, par eux-mêmes, sur les types de cultures, l’équipement et les activités agricoles. C’est lors de cette visite que Mme Hargrave s’est rendu compte que le projet pilote était un succès.
« À un moment donné, l’agriculteur a pris une poignée de couche arable et a demandé aux élèves ce qu’ils croyaient que c’était. Ils ont tous répondu »du sol » au lieu de »de la terre ». Les élèves comprenaient que le sol contenait des microorganismes et des matières organiques; que c’était bien plus que de la simple terre, » dit Mme Hargrave.
Lors de leur visite, les élèves ont également eu l’occasion de voir un pulvérisateur de pesticide et ils n’ont même pas remis en question la nécessité d’utiliser des produits antiparasitaires à usage agricole. Selon Mme Hargrave, la discussion ne tournait pas autour de la question de savoir si les pesticides étaient bons ou mauvais, mais sur la nécessité de les utiliser pour la lutte contre les mauvaises herbes.
« L’agriculteur a demandé aux élèves s’ils aimeraient désherber son champ à la main, rapporte Mme Hargrave. Aucun d’entre eux n’a voulu le faire; c’est ce genre d’apprentissage direct et ce type d’expérience qui font que ce programme a une si grande valeur. »
Un agriculteur de la région d’Oshawa a été jumelé à la classe de biologie de secondaire quatre dans le cadre de leurs cours sur la génétique. Il a apporté un catalogue de semences afin d’illustrer les applications pratiques de la génétique théorique.
La classe de troisième année de Kitchener a quant à elle été jumelée à un couple d’agriculteurs. Ils ont discuté de divers sujets par courriel, ont envoyé des photos et ont répondu à des questions par rapport à leur exploitation agricole où se mêlent la production céréalière et l’élevage.
Des évaluations de suivi ont été conduites et tous les participants ont exprimé leur appréciation envers le programme. De plus, tout le monde était d’accord pour participer à nouveau. Le programme pilote est en train d’être examiné par FFCO afin d’établir la meilleure façon de le faire progresser. De huit à dix enseignants ont dit être intéressés au début du trimestre d’automne de l’année scolaire 2012 et on ne croit pas avoir beaucoup de difficultés à trouver des agriculteurs qui veulent communiquer avec eux.
Mme Hargrave est actuellement en train d’évaluer les façons de mieux coordonner Friend a Farmer avec d’autres programmes éducatifs liés à l’agriculture. Elle espère que le programme grandira progressivement en 2012 et 2013.
« Nous avons la structure pour le faire progresser et maintenant nous travaillons simplement sur la logistique et la coordination, » dit-elle.
« Les élèves participants étaient très bien préparés pour les visites sur l’exploitation agricole, dit Mme Hargrave. Leurs questions étaient très intelligentes. Ce n’était pas simplement un cas de »est-ce que le lait au chocolat vient des vaches brunes? », car les élèves avaient déjà eu l’occasion de communiquer avec les agriculteurs. Ils avaient donc les connaissances nécessaires pour aller au-delà des questions de base. »
Coordonnées :
Heather Hargrave
Téléphone : 519-837-1326
Courriel : [email protected]
Sites Web :
http://www.farmfoodcare.org/
http://www.providerpals.com/