Des chercheurs mettent à l’essai de nouvelles technologies pour le traitement de l’eau afin d’aider l’industrie horticole à recycler l’eau et les nutriments et à réduire son impact sur l’environnement.
La gestion de l’eau est un enjeu de plus en plus important pour un grand nombre de personnes. Pour l’industrie horticole, l’objectif premier est de trouver un moyen de réutiliser les eaux usées et les nutriments. Cela est particulièrement vrai pour les serres et les pépinières, qui ont besoin de systèmes capables à la fois de recycler l’eau et d’en éliminer les différents polluants, comme les agents pathogènes et les pesticides.
En 2011, un projet de recherche a été entrepris afin d’évaluer la pertinence de nouveaux systèmes de traitement et de recyclage des eaux usées pour les serres et les pépinières ontariennes. Le projet, en partie financé par le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario, comprend deux volets : le premier se déroule près de Georgetown, dans une zone humide artificielle aménagée dans une pépinière, et le second dans la région de Niagara, où différents systèmes ont été mis à l’essai dans une serre.
Madame Ann Huber, chercheuse pour le Soil Resource Group de Guelph, Ontario, explique : « Pour les exploitations horticoles, l’objectif est de traiter les eaux usées afin de pouvoir les retourner dans l’environnement de façon sécuritaire, ou, mieux encore, de traiter les eaux usées afin de pouvoir les réutiliser et ainsi réduire la consommation d’eau et les coûts. Idéalement, les systèmes seraient aussi à émission nulle. »
Les exigences et solutions varient beaucoup d’une exploitation à l’autre. « Par exemple, dit Ann Huber, une pépinière a tendance à avoir un plus grand volume d’eaux usées et des concentrations de nutriments plus faibles. Le recyclage de l’eau dans de petits bassins peut fonctionner si le système est bien conçu. Les serres, quant à elles, ont tendance à avoir un volume d’eaux usées plus faible, mais de plus fortes concentrations de nutriments. La situation doit donc être gérée différemment. »
Dans le cadre du projet de Georgetown, Mme Huber supervise une zone humide artificielle depuis deux ans et souhaite poursuivre le suivi au cours l’été 2013. Dans les serres de Niagara, différents systèmes ont été mis à l’essai afin de tester leur efficacité pour le traitement de l’eau de ruissellement. « Nous avons terminé la mise en place des systèmes et effectué nos premières observations en 2012 et nous continuerons en 2013, dit madame Huber. Nous disposons d’une gamme de systèmes conçus pour s’attaquer à des problèmes spécifiques, comme le phosphore, l’azote et les agents pathogènes. » Le premier de ces systèmes est conçu pour débarrasser les eaux usées du phosphore. Nous travaillons d’ailleurs sur celui-ci pour déterminer le milieu idéal et le meilleur mélange. Le prochain projet est un filtre de dénitrification. Il s’agit en fait d’un bioréacteur aux copeaux de bois qui a déjà été mis à l’essai en Ontario et utilisé aux États-Unis pour éliminer l’azote dans l’eau de ruissellement des champs.
« Nous testons également des réservoirs flottants en zone humide qui filtrent l’eau, explique madame Huber. Nous utilisons un système modulaire flottant de traitement des eaux usées PhytoLinks™ conçu par C&M Aquatic Management Group. Il est constitué d’un ensemble de cellules hexagonales dans lesquelles des plantes sont cultivées afin de filtrer les eaux usées. L’observation du rendement de ce système sera poursuivie tout au long de l’année 2013. Les chercheurs de l’Université de Guelph travaillent également sur un système de filtration innovateur qui sera installé plus tard cette année. »
Mme Huber dispose de données préliminaires pour l’ensemble des systèmes et espère pouvoir émettre des recommandations finales d’ici 2014. Certains fonctionnent très bien alors que d’autres n’offrent pas le rendement escompté. « Nous continuons de perfectionner les technologies les plus prometteuses et, à la fin du projet, nous serons en mesure d’offrir aux agriculteurs l’information dont ils ont besoin pour choisir la méthode de traitement qui leur permettra de réduire leur impact environnemental au plus faible coût, dit Ann Huber. L’industrie horticole a besoin de systèmes de traitement de l’eau innovateurs afin de réduire son impact environnemental et d’être en mesure de recycler et de réutiliser l’eau et les nutriments. Voilà ce à quoi nous travaillons. »
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« L’objectif du projet est de concevoir des systèmes abordables pour les petites et moyennes exploitations agricoles, dit madame Ann Huber. Nous aimerions idéalement concevoir des systèmes à émission nulle pour l’industrie horticole. »
Contact :
Madame Anne Huber
Tél. : (519) 341-2176
Courriel : [email protected]
http://www.srgresearch.ca/
http://www.cmaquatic.com/phytolinks.php
http://www.omafra.gov.on.ca/french/research/new_directions/index.html