Le 18 juillet, la Banque du Canada a publié son rapport trimestriel sur la politique monétaire. Outre les perspectives habituelles concernant l’inflation et les taux d’intérêt, ce rapport présente des renseignements importants sur l’économie canadienne. Il expose aussi les conséquences pour l’agriculture et l’industrie agroalimentaire, fondées sur des facteurs économiques en Europe, en Chine et au Canada.

L’inflation a progressé à un rythme annuel de 1,5 % en juin, ce qui est largement inférieur à la cible de 2 % de la Banque du Canada. Selon les prévisions, la croissance de l’activité économique mondiale est appelée à diminuer, de sorte que l’économie canadienne devrait continuer à fonctionner en deçà des limites de sa capacité pendant plusieurs mois. S’il est impossible de prévoir à quel moment et dans quel sens les taux d’intérêt fluctueront, on prévoit que la Banque ne haussera pas les taux d’intérêt avant 2013.
L’objectif principal de la Banque est de maintenir l’inflation à un niveau bas et stable en modifiant son taux d’intérêt directeur, en s’appuyant sur des évaluations prospectives des tensions inflationnistes. Un outil important qu’elle utilise pour fixer le taux directeur est la mesure de l’écart entre le potentiel de l’économie canadienne et sa production réelle; cet écart s’appelle l’écart de production. Le rythme auquel l’activité économique réelle au Canada atteindra son plein potentiel est en grande partie déterminé par la situation économique dans d’autres parties du monde. Il en va de même de l’industrie agricole canadienne, où l’offre et la demande de la majorité des produits de base sont déterminées sur la scène mondiale.
Les perspectives de la Banque brossent un portrait assez sombre de la situation macroéconomique en Europe. En effet, la Banque prévoit que l’économie européenne continuera de se contracter avant la fin de 2012 et aura un impact négatif sur les marchés émergents. D’ailleurs, la performance économique de la Chine a déjà diminué. L’économie chinoise affiche maintenant un taux de croissance inférieur à 8 % par année, taux le plus bas des trois dernières années. Si le ralentissement dans les marchés émergents se poursuit, cela pourrait entraîner une pression à la baisse sur les prix des produits de base à moyen terme.
La Banque du Canada continue aussi de surveiller de près le marché national de l’habitation, et craint que ce marché soit surévalué dans certaines parties du pays. Une correction des prix dans les grandes villes canadiennes aurait un impact sur l’agriculture en influant sur la demande de fermes d’agrément et sur la valeur des propriétés rurales et des terres agricoles situées à proximité des centres urbains. C’est près des villes que cet impact serait le plus prononcé, et l’effet s’atténuerait dans les régions rurales plus éloignées. Toute réduction de la valeur des terres ne serait que modeste et n’influencerait qu’une petite portion de l’agriculture canadienne, les perspectives à long terme de l’industrie demeurant radieuses.
À l’heure actuelle, les préoccupations d’ordre météorologique dans le Midwest des États-Unis et les prix élevés des produits de base dominent les nouvelles du marché. L’ascension rapide des prix durant les deux derniers mois a un effet positif sur le résultat des producteurs de cultures, en particulier dans l’Ouest canadien. Parallèlement, elle entraîne des problèmes pour l’industrie de la viande rouge parce que les prix des aliments pour animaux augmentent. Par ailleurs, la sécheresse a exercé une pression à la baisse sur les prix des bovins en raison de la réduction de la taille des troupeaux. Quoi qu’il en soit, il est important pour les producteurs et les propriétaires d’agroentreprises de continuer de surveiller les principaux facteurs macroéconomiques.
Assurément, l’économie mondiale ne tourne pas à plein régime, et les mauvaises conditions météorologiques ne dureront pas éternellement. Compte tenu de l’incertitude économique accrue, il est important de préparer votre entreprise à affronter des fluctuations potentielles des coûts et des recettes. En effet, l’environnement actuel fait en sorte que les prix des produits agricoles de base sont susceptibles de varier rapidement. Il est crucial de connaître votre coût de production et vos seuils de rentabilité lorsqu’il est question de commercialiser vos produits.

 

Reproduit du FAC Express de Financement agricole Canada.