Ray Murphy souffrait du cœur. C’est pour cette raison qu’il était si occupé le 22 septembre 2009. Son rendez-vous préopératoire avec le chirurgien pour la chirurgie à cœur ouvert a été prévu pour le lendemain et Murphy Livestock— un élevage de bœuf comportant 300 têtes de race Angus et Charolais à Bonnyville, en Alberta ne fonctionnerait pas de façon autonome pendant l’absence de Ray.

M.Murphy était pressé pour réaliser l’expédition du bétail de cette semaine-là. En route vers la rampe de chargement , il a remarqué qu’un taureau manquait son étiquette de l’Agence canadienne d’identification du bétail(ACIB). Normalement, RayMurphy aurait demandé à quelqu’un de l’aider à faire passer le taureau dans une porte cornadis verrouillable pour la remplacer. Mais son travailleur embauché était en train de charger le foin pour le transport et M. Murphy a décidé que la tête du taureau était de toute manière trop grande pour la porte. M. Murphy a considéré la possibilité de mettre le bras à travers les côtés de la chute à bétail, mais il craignait que l’animal puisse coincer son bras lors du processus .Au lieu de faire cela, il a marché sur la passerelle pour étiqueter le taureau par le haut. Les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. L’action a effarouché l’animal. Par conséquent, l’animal a frappé M. Murphy à la tête, le lançant vers l’arrière de la passerelle.
« Quand je me suis réveillé, j’étais sur le sol et je me sentais comme un football,» a déclaré M. Murphy en se rappelant de sa reprise de conscience. « Tout ce que je pouvais sentir était ma tête; je ne savais pas si j’avais des bras et des jambes, ni où ils étaient. »

C’était le travailleur embauché de Ray Murphy qui l’a trouvé. Il avait remarqué que le camion de M. Murphy n’avait pas quitté la zone de la chute de chargement et il est parti enquêter.
Il a trouvé M. Murphy couché sur le sol et a appelé une ambulance, transmettant les directions de M. Murphy pour arriver à la ferme. Après l’arrivée du personnel des SMU et le chargement de M. Murphy dans une ambulance en attente, la femme de M. Murphy, Leona , a reçu un appel au travail.

« Le message que j’ai reçu de notre travailleur embauché était que Ray avait subi un accident et qu’il était en route pour la ville en ambulance,» a-t-elle dit. Je pensais qu’Ed avait dit ‘accident’ pour être gentil…je pensais que Ray était victime d’une crise cardiaque.»

Un médecin a dit à Leona Murphy que le taureau avait endommagé les vertèbres C3, C4, et, le pire, laC5, de son mari, le laissant presque complètement paralysé, à l’exception d’un orteil, qu’il était capable de bouger.

Selon les données de Surveillance des blessures dans le secteur agricole au Canada , les blessures liées aux animaux sont la principale cause  des accidents mortels en milieu agricole non liés à la machinerie au Canada. Entre 1990 et 2008, il y avait 123 décès liés aux animaux au Canada. Plus de la moitié impliquait le bétail.

Ray Murphy a été transféré à un hôpital plus grand à Edmonton pour la chirurgie, où il a passé trois mois pour le rétablissement avant d’être transféré au Centre de réadaptation Glen Rose. M. Murphy note qu’il s’est engagé complètement à la physiothérapie. Il a appris à bouger ses membres, un peu au début, et lentement il a gagné de plus en plus de mobilité, jusqu’à ce qu’il puisse enfin se retourner, rester en position assise, se nourrir, se lever et finalement marcher de courtes distances. «

J’étais déterminé à m’efforcer de profiter le plus possible de la réadaptation, » indique M. Murphy. Ces choses étaient bonnes pour l’esprit parce qu’on pouvait remarquer de petites améliorations et cela m’a encouragé à continuer mes efforts. »

Glen Blahey est spécialiste en sécurité et santé agricoles à l’Association canadienne de sécurité agricole et il a grandi sur une ferme de bétail . Il déclare que les taureaux sont particulièrement dangereux. « Les gens sont éclipsés par la grandeur et la force de l’animal et quand on y ajoute le comportement imprévisible et instinctif de l’animal, les soigneurs du bétail ne peuvent pas être trop prudents quand ils travaillent à proximité des taureaux. »

Quatre ans plus tard, M. Murphy dit qu’il ne peut pas agripper un fauteuil roulant manuel assez bien pour se déplacer, mais il se débrouille assez bien dans un fauteuil roulant électrique. La communauté dans les environs de Bonnyville a contribué de l’argent pour lui procurer un fauteuil roulant avec de grandes roues pour qu’il puisse se déplacer à la ferme pour surveiller toute la famille, les voisins et les employés embauchés qui ont exploité la ferme au cours des quatre dernières années.

« Mon employé embauché principal , Edmund, a certainement répondu au défi et a continué l’exploitation, » dit Ray Murphy avec admiration. Néanmoins, Ray et Leona Murphy prévoient disperser le troupeau cette année et louer leur terre. «On commence à se rendre compte quand on ne peut pas faire les choses soi-même que les choses ne s’accomplissent pas exactement de la façon qu’on aime ou exactement quand elles doivent se faire,» ajoute Ray Murphy. Maintenant que Leona Murphy a pris sa retraite, le couple passe l’hiver dans le Sud, où Ray Murphy peut être plus actif et continuer plus facilement avec ses exercices dans la piscine. Elle affirme que c’est le bon moment pour eux de prendre la décision.« La neige et les fauteuils roulants ne vont pas très bien ensemble,» declare Leona Murphy.
Ray Murphy communiquera son histoire aux producteurs et partisans de la sécurité agricole en mars à un dîner dans le cadre de la Semaine canadienne de la sécurité en milieu agricole (SCSMA) à Olds, en Alberta.
Il sera aussi vedette d’une série de vidéos sur YouTube affichées à www.semainesecuriteagricole.ca dans la période précédant la SCSMA, qui aura lieu du 9 au 15 mars 2014. Cette année la campagne d’éducation sur la sécurité agricole est axée sur l’importance de parler de la sécurité. Elle est organisée par l’Association canadienne de sécurité agricole et la Fédération canadienne de l’agriculture, avec le soutien cette année du Gouvernement du Canada dans le cadre de Cultivons l’avenir 2, Financement agricole Canada, Ag for Life, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural de l’Alberta, CHS, Imperial Oil et Pioneer Hi-Bred Limited.

Somme toute , Ray et Leona Murphy se considèrent chanceux. La blessure est survenue quand Ray Murphy avait 59 ans. Dans leur cas cela signifie que la plupart de leurs dettes étaient payées, et ils ont utilisé l’assurance-invalidité— qu’ils recommandent fortement aux jeunes agriculteurs — pour couvrir certains de leurs prêts. Ils avertissent également les agriculteurs non seulement d’acheter et d’installer de l’équipement sécuritaire pour la manipulation des animaux — comme ils l’ont fait avec des chutes, allées et étables de vêlage — mais aussi de l’utiliser toujours parce même avec tout cet équipement, il est toujours possible de se blesser grièvement.

Glen Blahey indique que les blessures surviennent plus fréquemment quand un agriculteur ou éleveur est pressé. « La probabilité que les choses tournent mal augmente de façon exponentielle. Nous suivons des procédures établies pour une raison — elles assurent que le travail est réalisé correctement. Quand nous nous dépêchons et nous ignorons les procédures établies afin d’économiser deux minutes, nous risquons de nous vouer à l’échec, » confirme-t-il.

Ray et Leona Murphy encouragent les autres éleveurs à ne pas tolérer les animaux de mauvais caractère. «L’animal qui a blessé Ray n’était pas méchant, simplement nerveux, » offer Leona Murphy, et Ray Murphy ajoute, « Je n’ai jamais aimé les anima ux de tempérament impétueux, mais nous les avons tolérés dans une certaine mesure parce qu’ils valaient probablement plus comme un taureau que comme un animal de réforme. Mais maintenant, je ne les tolère pas du tout. »

Ray Murphy dit que la vie est trop courte pour garder des animaux qui sont des dangers ambulants. Les animaux sont imprévisibles dans les meilleures circonstances et deux paires d’yeux, d’oreilles et deux esprits sont toujours meilleurs qu’un quand il s’agit de leur manipulation.« Si j’avais eu mon employé embauché avec moi, il aurait pu dire, ‘Non, non, ne fais pas ça; déplaçons cette génisse de l’avant et mettons-le dans la chute à bétail plus loin,’et nous aurions pu arriver à une meilleur décision, » réfléchit Ray Murphy. Si l’on accomplit une tâche à risque élevé, il faut deux persnnes.»