La planification de la sécurité à la ferme attire de l’attention cette année des producteurs en Alberta, grâce en partie à un projet pilote sur un plan de sécurité agricole et à des bénévoles de bonne volonté. Deux de ces cobayes sont Terry et Humphrey Banack de Roundhill, en Alberta. Le couple s’est inscrit pour produire et mettre en oeuvre un plan de santé et sécurité écrit personnalisé pour leur ferme avec l’aide du Plan de SécuriFerme de l’Alberta, un outil de gestion des risques opérationnels développé par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural de l’Alberta avec le soutien de l’Association canadienne de sécurité agricole (ACSA). Les Banack exploitent une ferme mixte sur une terre qui est dans la famille depuis le début des années 1900. En plus de l’exploitation agricole, Humphrey Banack passe aussi beaucoup de temps traversant le pays en avion pour parler à beaucoup d’autres familles agricoles dans son rôle de vice-président de la Fédération canadienne de l’agriculture.

Il affirme qu’il a remarqué qu’on ne connaît que trop bien partout les histoires de sécurité agricole qui ont tourné mal. Il dit qu’il entend parler de gens qui ont vécu des quasi-instances ou avertissements avant la survenue d’une blessure, mais ils ont ignoré les signes précurseurs jusqu’à ce qu’il soit trop tard. « J’entends dans tout le pays des histoires de blessures  survenues en milieu agricole; et la plupart, ou toutes, sont évitables, » dit-il.

M. Banack admet qu’il a vécu plusieurs quasi-instances lui-même et il réfléchit que les animaux se comportent parfois plus intelligemment que les personnes, signalant qu’on ne verrait pas les animaux revenir à une situation après avoir vécu la douleur d’une blessure. Humphrey Banack lui-même est retourné au travail après avoir mis les doigts à travers une poulie.

« Chaque blessure entraîne une douleur et une perte pour quelqu’un et nous ne sommes pas des animaux qui aiment la douleur et la perte, » déclare M. Banack de façon réfléchie. « C’est pour cette raison que nous nous sommes engagés à ce projet. »

On a besoin d’une équipe de six à la ferme Banack— encore composée essentiellement de membres de la famille et un ou deux employés embauchés — pour accomplir le travail de la saison de récolte. Humphrey Banack dit que même si tout le monde à la ferme est impliqué au
Processus d’identification des risques et de discussion des stratégies pour des pratiques plus sécuritaires, sa femme Terry Banack est la personne qui gère le processus de mise en oeuvre du plan écrit de santé et sécurité dans leur ferme.

« Ce n’est pas si accablant que je ne peux pas comprendre ce que je dois faire, mais c’est très complexe,» dit-elle. Elle croit que la rédaction du plan, et ensuite sa mise en oeuvre, sera comme apprendre un nouveau sport ou comment danser pour la première fois. Elle conclut que c’est une de ces choses qui exigent une formation, un point de mire, et par la suite beaucoup de pratique avant de bien faire les choses.

Humphrey et Terry Banack partageront avec d’autres producteurs et partisans de la sécurité agricole leur passion pour la sécurité agricole et leurs expériences jusqu’à présent dans le développement d’un plan écrit de santé et sécurité en mars à un événement de lancement dans le cadre de la Semaine canadienne de la sécurité en milieu agricole (SCSMA) à Olds, en Alberta. Ils seront aussi vedettes d’une série de vidéos sur YouTube affichées à www.semainesecuriteagricole.ca dans la période précédant la SCSMA, qui aura lieu du 9 au 15 mars 2014. Cette année la campagne d’éducation sur la sécurité agricole est axée sur l’importance de parler de la sécurité. Elle est organisée par l’Association canadienne de sécurité agricole et la Fédération canadienne de l’agriculture, avec le soutien cette année du Gouvernement du Canada dans le cadre de Cultivons l’avenir 2, Financement agricole Canada, Ag for Life, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural de l’Alberta, CHS, Imperial Oil et Pioneer Hi-Bred Limited.

«La sécurité doit être une priorité à tout prix, » déclare Terry Banack, mais si vous faites ces projets, cela la rend physique et constante.»

Mme Banack n’est pas la seule agricultrice ou agriculteur à trouver le processus très utile pour sa ferme, mais c’est un peu déconcertant au début. « Le développement et le pilotage du Plan de SécuriFerme de l’Alberta se sont avérés un processus très intense mais nous constatons certainement des progrès, » affirme Laurel Aitken, coordinatrice de la sécurité agricole pour le ministère de l’Agriculture et du Développement rural de l’Alberta (ARD). Jusqu’à présent, l’équipe de développement de SécuriFerme a pu aider à la formation et la mise en place de cinq conseillers de SécuriFerme qui offrent des conseils aux Producteurs du projet pilote. Deux équipes d’agriculteurs examinent des manuels et de cahiers de consultation pour établir leur premier plan de sécurité. Mme Aitken est très reconnaissante envers les Banack et les autres producteurs bénévoles. Elle dit qu’ils lui ont offert d’excellents conseils sur la façon d’améliorer le Plan de SécuriFerme de l’Alberta pour la diffusion finale.

« L’établissement d’un plan de santé et sécurité peut paraître un peu accablant quand on part de zéro et il peut paraître sans fin,» dit-elle. Je ne veux pas que les agriculteurs se trouvent au point mort à la première étape en essayant de penser à absolument chaque danger à la ferme.
C’est merveilleux de recevoir toute cette rétroaction pour que nous puissions ventiler le processus dans de petits morceaux. »

Glen Blahey est spécialiste en sécurité et santé agricoles à l’Association canadienne de sécurité agricole. Il était l’auteur du plan initial sur lequel le Plan de SécuriFerme de l’Alberta est fondé, et il a travaillé avec des organisations et producteurs dans l’ensemble du pays sur la planification de la sécurité agricole. « Je pense que les agriculteurs trouveront que les avantages contrebalancent les coûts, d’une perspective de gestion des risques opérationnelles, » dit-il signalant une réduction du nombre de blessures, un maintien amélioré du personnel, de meilleures primes d’assurance, et une productivité et une efficacité plus grandes. « En général, l’exploitation sera un endroit plus sécuritaire et pour moi cela signifie un lieu de travail agricole positif et sain.»

Mme Aitken dit qu’une grande variété d’agriculteurs s’est présenté comme bénévoles pour le projet pilote jusqu’à présent, y compris des agriculteurs de grains et divers producteurs de bétail. Certains ont de petites exploitations familiales comme celle des Banack mais d’autres comptent plus de 100 employés. Certaines des rétroactions jusqu’à présent sont des demandes à ARD de fournir des procédures d’exploitation sécuritaires spécifiques pour les tâches agricoles. Mme Aitken indique que le développement de ces ressources pour qu’elles soient applicables à toute les situations agricoles est impossible mais elle admet qu’il y a un grand chevauchement à l’égard de certaines tâches générales que les agriculteurs peuvent partager.
Mme Aitken dit que le défi auquel son équipe fait face est de fournir aux agriculteurs autant de renseignements que possible pour rendre la mise en œuvre aussi facile que possible, peu importe la taille de l’exploitation.
« Il est très facile de s’excuser, surtout si l’on est très confiant que rien de mal n’arrivera. On a agi de cette façon pendant 30 ans et l’on n’a jamais été blessé, mais ce n’est pas une garantie de la sécurité, » dit-elle. Inciter les agriculteurs à s’engager à consacrer le temps et l’effort nécessaires pour développer un plan de sécurité peut être un défi mais cela vaut la peine.»
Pour Humphrey Banack, prendre l’engagement est aussi simple qu’adopter la règle « Marche, ne cours pas » autour des piscines quand on était un enfant. Cela signifiait souvent qu’on devait d’abord vous enseigner, ensuite vous rappeler plusieurs fois;mais avec le temps, vous avez bien appris de ne pas courir autour des piscines parce que c’était dangereux d’aller si rapidement près d’un danger. « Je crois que le même contexte s’applique ici quand on travaille à la ferme,», dit-il. Vous allez arriver à la fin et vous allez y arriver à l’heure. Le moment est venu de comprendre que l’allure que nous voulons viser est ici en bas.»

La ferme Banack est une de 10 fermes qui participent au projet pilote du Plan de SécuriFerme et l’Alberta, qui a été lancé vers la fin de 2013 et est dirigé par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural de l’Alberta avec un financement du Gouvernement du Canada dans le cadre de Cultivons l’avenir2.L’ARD utilisera la rétroaction des Banack et des autres agriculteurs participants pour le développement de la version définitive du plan et pour un cours en ligne en 2015.

Pour apprendre plus au sujet du plan SécuriFerme, participez au webinaire de l’ACSA du 17 mars. Cliquez ici pour plus de renseignements sur cet événement.