L’analyse du cycle de vie (ACV) est un processus qui sert à évaluer l’incidence sur l’environnement ou « l’empreinte écologique » d’un produit sur le cycle intégral.  Au sein de notre univers en perpétuel changement, l’ACV est un concept essentiel que les agricultrices et agriculteurs ne devraient pas oublier.

« L’analyse du cycle de vie est la nouvelle épreuve de l’agriculture. Nous devons y être attentifs et comprendre la façon dont elle aura une incidence sur nous. Elle modifiera notre façon d’exploiter nos fermes et de transformer la nourriture, ainsi que les décisions d’achat d’aliments des consommateurs, » mentionne Al Scholz, conseiller, auteur et orateur, spécialiste des systèmes alimentaires durables et de l’avenir de l’agriculture.

L’ACV peut être utilisée pour évaluer les divers intrants, comme l’énergie, l’eau, les nutriments ou les gaz à effet de serre. Elle effectue le suivi de ces intrants de la production des matières brutes du produit jusqu’au transport, au traitement, à la fabrication, à la distribution, à la vente au détail et finalement à l’élimination. L’ACV est actuellement mise en pratique dans de nombreux secteurs de l’économie, notamment l’agriculture.

« De plus en plus de consommateurs veulent connaître la provenance de leurs aliments, leur empreinte et viabilité écologiques. C’est le moteur de l’analyse du cycle de vie et d’autres tendances du marché comme le régime alimentaire dans un rayon de 100 milles, l’achat de produits locaux et les kilomètres-aliments. »

Simultanément, il est drôlement facile pour les consommateurs d’accéder aux renseignements provenant de l’ACV. « Le logiciel appelé GoodGuide [ [www.goodguide.com] a été préparé par un groupe de recherche de l’University of California à Berkeley.  Ils ont des applications pour les écrans tactiles multipoints (iPhones) et les tablettes électroniques (iPads), vous pouvez donc utiliser votre téléphone multimédia pour numériser l’étiquette d’un produit et obtenir immédiatement sur votre écran le classement du produit compte tenu de l’environnement, de la santé et de la société. Les chercheurs effectuent des évaluations du cycle de vie sur un éventail de produits alimentaires, de produits cosmétiques, d’objets ménagers et d’autres produits de consommation; en fait, ils ont analysé 160 000 produits jusqu’à présent. De plus en plus de consommateurs auront cette information au bout des doigts avant de prendre des décisions d’achat, » explique-t-il.

Le secteur de la vente au détail est un autre élément important de l’ACV en agriculture. Certains des principaux détaillants, comme Walmart et Safeway, commencent à exiger des fournisseurs d’indiquer l’information liée à l’incidence environnementale de leurs produits, y compris les produits agroalimentaires. Monsieur Scholz souligne « les agricultrices et les agriculteurs auront de plus en plus à démontrer avant d’accéder à la chaîne d’approvisionnement qu’ils peuvent produire des pommes de terre, des pois ou d’autres aliments, en respectant un certain étalon lié à l’efficacité environnementale ».

Efficience de la production:
Puisque la majorité de l’empreinte écologique des produits provenant de l’agriculture a lieu à l’étape de la production du cycle de vie, les agricultrices et les agriculteurs devront essayer de réduire leur empreinte. Heureusement, nombre d’entre eux le font déjà. Car, une bonne façon de réduire leur empreinte consiste à augmenter l’efficience de la production. Et, comme le savent les agricultrices et les agriculteurs, l’augmentation de l’efficience de la production permet d’améliorer la rentabilité de l’exploitation.

« Partout dans l’ouest du Canada depuis déjà la dernière décennie, les agricultrices et les agriculteurs obtiennent des rendements plus élevés grâce une utilisation moindre de carburants diésel, de fertilisants et de pesticides. Par exemple, grâce à un travail minimal et réduit du sol et au semis direct, nous n’utilisons pas uniquement moins d’intrants, mais nous améliorons également la fertilité de nos sols. La technologie liée à l’épandage d’engrais s’est améliorée, les agriculteurs peuvent donc épandre le fertilisant près des graines et obtenir les rendements voulus avec une utilisation moindre, » indique monsieur Scholz.

« Nous sommes donc dans la bonne voie. Nous devons simplement en faire plus et chercher des façons novatrices de faire mieux ».

Les études des analyses sur les cultures spécifiques et les systèmes d’élevage de bétail peuvent aider à « faire mieux encore ». Selon monsieur Scholz, jusqu’à présent il y a eu peu d’études d’analyses du cycle de vie au sein de l’agriculture canadienne, toutefois un bon exemple est le rapport de 2011 intitulé Evaluating Environmental and Economic Impact for Beef Production in Alberta Using Life Cycle Assessment (évaluation environnementale et répercussions économiques de la production bovine en Alberta à l’aide de l’analyse du cycle de vie, traduction libre). Cette étude a évalué l’empreinte carbonique et d’autres répercussions environnementales de la production bovine en Alberta. Elle a également défini des pratiques qui réduisent l’empreinte écologique de la production bovine et offrent des avantages financiers aux producteurs.