Green Barn Nursery, située à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot, près de Montréal, aide les petites exploitations agricoles en démarrage du Québec et d’ailleurs au Canada à devenir rentables grâce à la recherche, à l’innovation et à un modèle de gestion éprouvé. Depuis plus de trente ans, l’entreprise fait des recherches sur l’agriculture biologique et l’agriculture en climat froid sur une ferme de 75 acres destinée au développement de plantes, arbres et arbustes résistants au froid et aux maladies.

Comme l’explique Steve Leroux, Green Barn Nursery est une entreprise familiale : « Mon beau-père, Ken Taylor, et ma mère, Lorraine, ont d’abord démarré une ferme biologique et un marché fermier. C’était probablement l’une des premières initiatives d’agriculture soutenue par la communauté à Montréal.  Grâce aux efforts de Ken, Green Barn Nursery dispose maintenant de plus d’une centaine de variétés d’arbres fruitiers et d’arbustes qui poussent sans problème sous des climats froids. Il cultive notamment des poires asiatiques, des pêches, des asimines, des kiwis, des raisins sans pépins et des noix de Grenoble. »

M. Leroux, son épouse Robyn et leur famille se sont récemment établis sur la ferme familiale. « Ce qui fait notre différence, c’est le fait que nous ayons commencé par vendre une grande variété de produits dans un marché fermier avant de devenir une pépinière. Nous utilisons maintenant cette expérience pour aider les gens à démarrer de petites exploitations agricoles rentables. Nous travaillons avec des agriculteurs intéressés par de nouvelles cultures et avec des gens qui souhaitent lancer et développer une petite ou moyenne exploitation agricole et quitter leur emploi à temps plein en ville. »

Une fois l’exploitation établie, les arbres fruitiers sont beaucoup plus rentables et faciles à cultiver que les légumes. « Nous partageons avec d’autres agriculteurs les techniques qui nous ont permis de faire du profit, dit M. Leroux.  En matière de production, le plus important est de commencer avec une bonne banque de semences, ce qui améliore les chances de succès. Nous employons également une stratégie de non-interférence génétique qui se prête bien à un système de production biologique. Nous utilisons la plasticulture pour favoriser l’établissement des cultures et la lutte contre les mauvaises herbes pour les petits fruits et les baies. Nous n’employons jamais de pesticides ni de fongicides sur nos produits. L’irrigation n’est nécessaire que pour l’établissement de l’exploitation et à quelques reprises par la suite, dans certaines circonstances. C’est la loi de la jungle et seuls les arbres les plus résistants et les plus productifs servent à la production des fruits. »

Le plus grand défi auquel doivent faire face les nouveaux agriculteurs est d’avoir à attendre quatre ans avant que la production n’atteigne son plein potentiel commercial. La plupart des gens sont habitués à des modèles d’investissement et de revenu à court terme. Donc, afin de réduire les risques, la stratégie à court terme est d’utiliser un système de plantation en trois étapes qui permet d’entrer sur le marché plus rapidement. On recommande de cultiver des légumes pendant la première année et des petits fruits pendant la deuxième. Cela permet de réaliser des profits en attendant que la production commerciale de fruits de vergers puisse véritablement commencer, en général autour de la quatrième année.

« C’est comme un portefeuille d’investissement, dit M. Leroux. Nous encourageons les agriculteurs à conserver un portefeuille de cultures diversifié afin de réduire les risques. En faisant la culture d’au moins six ou huit variétés différentes, on réduit le risque de dommages causés à la récolte par la maladie ou la mauvaise température. Le fait d’avoir une plus grande variété de produits à vendre sur le marché est également un avantage, particulièrement dans les marchés publics. »

M. Leroux souligne que le plus important est de garder à l’esprit que l’agriculture est ce qu’elle est, soit ni simple, ni facile. « Ce n’est pas toujours une partie de plaisir, dit-il. C’est un travail difficile qui comporte son lot de défis, comme le climat, la vermine, les maladies et les longues heures de travail en famille. Pour nous, par contre, cela vaut bien mieux que de faire l’aller-retour quotidien en ville pour aller au bureau. »

Compétences et stratégies de gestion d’entreprise
Pour que son exploitation agricole devienne prospère, il est nécessaire de posséder certaines compétences. « Le plus important est d’avoir un esprit d’entrepreneur et de gérer sa ferme comme une entreprise, dit M. Leroux. L’agriculture est beaucoup plus facile à gérer que l’aspect administratif, mais celui-ci demeure néanmoins crucial. Un système de comptabilité devrait être mis en place dès les débuts de l’entreprise. Il est important d’avoir une bonne stratégie de marketing ainsi qu’une apparence professionnelle. Il est également très utile d’avoir son site Web dès le début. »

M. Leroux encourage les gens à « planifier et planter », c’est-à-dire à établir d’abord leurs objectifs, puis à déterminer le profit qu’ils ont besoin de générer. Ensuite, ils doivent développer un plan. « La durabilité financière est plus importante que le développement durable, dit M. Leroux. Si l’exploitation agricole ne peut subvenir aux besoins de la famille, il vaut mieux choisir une autre direction. Il n’existe pas de formule miracle : il s’agit d’abord d’établir le salaire qu’on aimerait obtenir, puis de multiplier le rendement estimé de chaque arbre en livres (lb) par le prix de vente au détaillant afin de déterminer la superficie nécessaire.  Il faut également tenir compte des coûts d’établissement et du délai requis avant que la production n’atteigne un rendement commercial. M. Leroux encourage les gens à faire leur propre recherche et à consulter des sources de renseignement comme les informations sur le marché horticole d’Agriculture et Agroalimentaire Canada et Infohort.

« Nous aidons les agriculteurs à s’établir et concevoir un plan de plantation en leur suggérant des systèmes simples et éprouvés ou en leur offrant des trousses de départ pour arbres fruitiers et arbustes, » dit M. Leroux. Le coût initial pour les arbres et la main-d’oeuvre dans le cadre de la mise en oeuvre d’un système clé en main varie entre 5 700 et 8 500 $/acre, en fonction des variétés plantées. Le coût des arbres et arbustes sans la main-d’oeuvre varie entre 4 000 et 5 500 $/acre. Chaque acre devrait rapporter entre 20 000 et 30 000 $, selon le modèle de vente, lorsque la production aura atteint son plein potentiel. M. Leroux demeure en étroite relation avec ses clients tout au long du processus. La pépinière offre une variété d’ateliers portant entre autres sur les arbres fruitiers, la production de fruits et l’agriculture urbaine.

« Il faut beaucoup d’argent, de temps et d’énergie pour établir un verger. Mais lorsque l’entreprise est démarrée,  elle peut profiter à temps plein pour plusieurs personnes » souligne Steve Leroux.

Contact :
Steve Leroux
Tél. : 514-646-1340
Courriel : [email protected]

http://www.pepinieregrangeverte.ca
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