Des températures froides en période de croissance, une insuffisance de nutriments dans les sols, l’absence d’installations de transformation et des coûts d’expédition élevés sont quelques-uns des problèmes les plus considérables auxquels les agriculteurs du Yukon doivent faire face. Les efforts de recherche déployés par l’industrie sont cependant sur le point d’amener des solutions innovatrices qui profiteront aux agriculteurs et à l’ensemble du secteur agricole.

« On exploite 140 acres à environ une demi-heure au nord de Whitehorse, au Yukon, près de la rivière Takhini dans le village d’Ibex Valley, dit Warren Zakus de Zakus Farms. On cultive du foin et des légumes et on fait aussi l’élevage de poules pondeuses. On fait surtout pousser des betteraves et des carottes qui sont vendues dans notre magasin local. On fait aussi la vente de légumes, d’oeufs et de foin sur la ferme. »

M. Zakus est également vice-président de la Yukon Agricultural Association et remarque que l’industrie agricole est relativement petite dans son secteur, mais on compte néanmoins environ 110 membres. « Un des problèmes est l’absence d’installation de transformation de la viande, dit-il, ce qui empêche les quelques éleveurs de bétail d’agrandir leur entreprise. Notre association travaille avec le gouvernement afin de construire les installations nécessaires. Nous avons récemment signé un bail à long terme pour l’acquisition d’un bout de terre prévu à cet effet, après un long processus laborieux. Nous sommes enthousiastes et bien que la mise en place des installations et du système sera difficile, cela aidera notre industrie de façon considérable. »

Un autre défi pour les agriculteurs du Yukon et des autres territoires nordiques est la déficience des sols en nutriments. « Afin d’améliorer l’état des sols, explique M. Zakus, nous devons faire transporter du fumier et de l’engrais jusqu’ici par camion, ce qui augmente les coûts de façon considérable. Une fois que nous aurons des installations de transformation pour les éleveurs de bétail, nous pourrons diriger notre attention sur l’expansion de nos entreprises dans l’industrie et trouver une source de fumier plus locale. En raison de ces problèmes, j’ai effectué plusieurs recherches sur les différentes manières d’utiliser le biochar au cours des dernières années. »

M. Zakus produit du biochar depuis environ sept ans et conduit des expériences en l’utilisant sur sa propre ferme pour enrichir le sol. Le biochar est un produit dérivé du charbon qui est créé à partir d’éléments organiques, comme des copeaux de bois, en utilisant un procédé nommé pyrolyse qui consiste à faire chauffer le bois sans oxygène. « J’ai conduit plusieurs tests non officiels dans quelques parcelles de mon jardin, dit-il, et j’ai remarqué des résultats prometteurs ainsi que de nettes améliorations dans le rendement des cultures. Je travaille actuellement avec le Yukon College et d’autres partenaires sur plusieurs projets afin d’examiner les avantages potentiels de l’application de biochar sur nos sols nordiques. »

Le biochar promet

M. Zakus, en collaboration avec le Yukon College, prend part à plusieurs projets relatifs au biochar et fournit également du biochar pour certains d’entre eux. L’un de ces projets est de concevoir un four de production et de transformation de biochar pour son exploitation agricole qui serait plus gros, plus automatisé et utiliserait des copeaux de bois. « Nous sommes en train de travailler sur la conception d’une troisième machine qui incorporera tout ce que nous avons appris de mes deux prototypes, dit M. Zakus. Le système est beaucoup plus gros et nous essayons d’automatiser le procédé pour qu’il puisse fonctionner par lui-même, sans trop d’intervention de la part de l’utilisateur. »

En 2011, le Yukon College et ses partenaires ont lancé un projet de trois ans relatif au biochar afin d’en étudier le potentiel pour l’amélioration de la productivité des sols, du rendement agricole et de la sécurité alimentaire dans le Nord. Zakus Farms est l’un des trois sites où des expériences sont conduites pour le projet. « On cultive du brome dans notre lot d’essai, précise M. Zakus. La Yukon Agriculture Research Farm effectue des tests avec des légumes tandis que la Yukon Grain Farm fait des essais avec de l’orge. Nous avons déterminé une dose d’application annuelle pour le biochar, qui est appliqué sur chaque lot de terre. Pendant les deux premières années, les lots recevront également les doses d’engrais recommandées. L’objectif est de voir si le biochar continuera de bien fonctionner durant la troisième année, bien que, selon moi, nous aurons probablement besoin de cinq ans pour réellement en remarquer les effets. »

Le Yukon College et ses partenaires conduisent également un projet de restauration des sols pour aider le secteur minier et l’industrie des hydrocarbures. Le biochar démontre un bon potentiel dans ces deux domaines. « Une partie du projet est la comparaison des différents types de biochar pour tenter de produire du biochar à partir de différents matériaux et déterminer lequel fonctionne le mieux, précise M. Zakus. Certaines matières biologiques fonctionnent mieux que d’autres et de multiples facteurs, entre autres le temps de transformation et le contenu en oxygène, peuvent faire une différence considérable au bout du compte. »

Le biochar est un produit relativement léger et peut être facilement soufflé par le vent. Les chercheurs ont donc également étudié différentes méthodes d’application. En agriculture, le biochar est généralement répandu à la volée puis labouré dans le sol. En ce qui a trait à un usage pour la restauration des sols, les chercheurs conduisent des expériences avec l’ensemencement hydraulique, le pastillage et d’autres méthodes afin de rendre l’application du biochar la plus facile possible.

« On remarque certains avantages dans la restauration des sols, dit M. Zakus, mais pas encore assez pour justifier les coûts. En ce qui concerne les sols qui ont suffisamment de nutriments, il se peut que l’application du biochar n’apporte pas beaucoup de changement. Par contre, pour les sols qui souffrent d’un manque, l’utilisation du pourrait pourrait être grandement avantageuse en tant qu’une manière abordable et efficace d’enrichir les sols. En fonction des résultats de la recherche et d’autres facteurs, comme une réduction éventuelle des coûts du biochar et la hausse généralisée du coût de l’engrais, le biochar pourrait devenir une excellente manière locale d’enrichir les sols nordiques et d’améliorer le rendement agricole. »
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« Nos sols nordiques sont pauvres en nutriments, souligne Warren Zakus, ce qui, combiné aux températures estivales fraîches, peut rendre la production agricole particulièrement difficile. Nous espérons que le biochar puisse améliorer le rendement agricole et permettre une meilleure utilisation des nutriments disponibles dans le sol. »
Warren Zakus est le Représentant provincial  des producteurs du Yukon pour Gestion agricole du Canada.

Coordonnées:
Warren Zakus
Ph: 867-336-4476
Email: [email protected]

http://www.zakusfarms.ca
http://www.yukonag.ca
http://biocharyukon.weebly.com/index.html

“Our northern soils are nutrient deficient and combined with cooler growing temperatures through the summer can be a challenge for crop production,” says Warren Zakus. “We’re hoping that biochar can enhance production and help make better use of the nutrients that are available in the soil.”

Contact:
Warren Zakus
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